Chronologie
► 486 ABY Naissance de la demoiselle sur la planète Zygerria du système du même nom, secteur Chorlien, dans les affres de la Bordure Extérieure. Descendante des esclaves qui avaient fait la fortune de l'ancien Empire Zygerrien aujourd'hui à l'abandon, elle est née sous une identité différente de celle qu'elle arbore aujourd'hui. Son sang a été mêlé il y a de cela quelques générations à celui des Zygerriens, ce métissage a pour trace tangible des pupilles sensiblement rétractables qui lui confèrent une certaine nyctalopie et une agilité naturelle plus accrue qu'un humain sans entretien particulier.
Elle a travaillé dès son plus jeune âge, d'abord dans la casse spatiale où trimait sa mère avant que son intérêt naturel et ses prédispositions pour la manipulation de la mécanique ne l'attirent dans les hangars à vaisseaux où elle se fit une place à la force de sa pugnacité.
► 496 ABY Sa tendance au chapardage de landspeeder et autres modèles de cette catégorie fut repéré. Peu appréciées par le responsable de son unité mécanique, ses initiatives ne furent pas freinées par les nombreuses sanctions qui étaient contrebalancées par la bienveillance de ses collègues qui s'amusaient de la dextérité du pilotage de la fillette. L'un d'eux, fervent amateur de course terrestre et spatiale, joua de quelques relations pour attirer l'attention sur le talent évident de leur petite tornade brune et c'est ainsi qu'elle eue l'opportunité de participer à sa première course de speeders terrestres dans les plaines de Zygerria.
► 502 ABY Zygerria, sa capitale, puis l'espace, la gamine embrassa les opportunités, fonçant dans les barrières avec un cran qui plaisait ou agaçait. Saisissant un contrat d'un mécène lui promettant de conquérir des champs de courses plus exotiques en quittant sa planète natale, Aalya avait donc quitté ce recoin de bordure extérieure. Suivant les inspirations de son sponsor, elle continua sa progression dans divers secteurs et expérimenta ses premières courses spatiales. Peu importe où elle concourrait, la jeune prodige ne laissait pas indifférent, bornée et assurée, elle apparaissait, donnait du fil à retordre aux habitués et remportait bon nombre de places disputées. Avec le temps son identité se fit une place, le milieu la reconnu jusqu'à ce que les circuits officiels lui ouvrent leurs portes.
► 503 ABY Peu éblouie par les lumières des courses officielles où se pressait plus de parieurs que l'on ne pouvait compter et qui étaient retransmises sur plusieurs canaux, Aalya demeura égale à elle-même, les mains plongées dans ses équipements, butant sur les clauses des contrats qui restreignaient notamment sa liberté de concourir dans certaines courses. Mais si la lumière de cette industrie ne l'atteignait pas, celle-ci éclaira sa propre personne aux regards d'individus dont elle ne soupçonnait pas l'existence et que d'autres croyaient éteins. Ces êtres grandissaient dans l'obscurité, se cultivaient à quelques parsecs de sa planète natale et détenaient quelques clés de ses origines. Car la demoiselle n'avait pas véritablement connu sa mère, celle-ci n'avait jamais eu l'âme maternelle pour cet enfant non désiré, résultat d'une union dont l'accord avait toujours été un mystère et qu'elle laissa donc grandir par elle-même sur Zygerria. Mais la question de ses origines ne l'avait jamais intéressé, trop occupée à croquer le présent pour penser ainsi au passé ou même au futur, alors lorsqu'un individu à l'aura étouffant se présenta à elle en se targuant de connaître cette histoire la demoiselle l'éconduit sans remords. Mais l'être était décidé et se représenta, la piégeant pour obliger son écoute d'une histoire de mythe et d'affinité, de sang et de famille. Il justifiait ses réflexes et ses intuitions accrues de pilote prodige par une sensibilité évidente à ce Tout qui régissait la Galaxie, que le sang de son père réclamait son dû et qu'elle se devait d'exploiter ses capacités pour eux, ce brin de famille méconnu. Aussi difficile que cette histoire était à avaler, la demoiselle sentit le poids de la vérité, c'était ainsi, elle sentait la véracité de certains propos et pour la première fois de sa vie la peur s'infiltra dans son cerveau. Pour la première fois elle décida d'éviter le conflit, comprenant qu'elle ne ferait pas la différence face à cet être et qu'il n'était pas ouvert à la négociation. La demoiselle profita alors de la première occasion pour s'enfuir et semer l'individu et ce destin qu'on l'envoyait refermer sur elle.
► 508 ABY Sa fuite fut interminable. La demoiselle crue que changer de planète, passer simplement à la course suivante suffirait à tourner cette page mais ce ne fut qu'un leurre. L'individu revint, il ré-apparaissait toujours avec son aura toujours plus étouffante et ses menaces qui se concrétisaient. Elle perdue ainsi des amis avant de se résoudre à disparaître, elle quitta ce qui faisait son monde depuis déjà bien des années, se retrouvant à la dérive, sans but, dans la Galaxie. Elle changea d'identité et s'accrocha à ce qu'elle savait faire en devenant coursière, transportant biens, individus et informations dans les zones parfois les plus agitées de l'espace. Elle traversa la prospérité et les conflits auxquels parfois elle due prendre part pour sauver sa peau ou pour quelques crédits supplémentaires. Son univers avait changé mais pas ses prédispositions et sa dextérité, il fallut plusieurs années mais sa trace fut remontée et si elle ne croisa pas à nouveau l'individu qui peuplait son seul cauchemar elle due se confronter à des chausseurs de primes tout aussi reconnus qu'elle dans leur propre domaine. Comprenant que ce plaisir et cette adrénaline dont dépendaient sa vie depuis plus d'une décennie la condamnaient probablement à être retrouvée par ce destin qu'elle fuyait elle décida d'y renoncer. La demoiselle changea de nouveau d'identité, prenant les traits d'Eskol, mécanicienne de la bordure intérieure d'une planète au carrefour des routes spatiales: Harrin.
► 513 ABY Eskol avait fait son nid, exploitant ses décennies d'aventures spatiales et terrestres à expérimenter et découvrir, la jeune femme mettait en pratique pour d'autres ce qu'elle avait fait pour elle durant toute sa vie. La pilote avait disparu au profit de la mécanicienne qui conjuguait efficacité et connaissance avec discrétion et silence. On venait chez elle lorsque l'on voulait des réparations garantis mais aussi la tranquilité car la demoiselle ne posait jamais de questions. Vos activités ne l'intéressaient guère, soldat, marchands, contrebandiers, tous les clients étaient acceptés dès lors qu'ils avaient assez de crédits pour s'acheter ses services, il n'y avait qu'une exception à cette règle: les esclavagistes n'avaient pas le droit de cité dans son hangar, c'était là le seul défaut qui ne laissait pas la demoiselle indifférente.
En chemin, elle récupéra un antique droïde protocolaire qui avait déjà subit de bien nombreuses modifications, au point d'en oublier quelques protocoles. Au fil des ans Aalya restaura quelques fonctions et en ajouta d'autres, faisant de l'engin un assistant à même d'accueillir et de trier la clientèle, d'ordonner l'administratif ainsi que les aspects pratique de la vie de sa compagne humaine. TZ-482, prononcé "Ti" par la demoiselle, s'occupe encore aujourd'hui de tout ce qui n'intéresse pas cette dernière, autrement dit tout ce qui n'a pas attrait aux mécanismes et à l'espace, et à l'occasion lui passe un outil lorsqu'elle est glissée jusqu'à la taille dans les entrailles d'un engin.
Clouée au sol, sa résolution fut difficile à tenir, l'appel de l'air et de l'espace demeurait fort dans l'esprit de la jeune femme qui avait la satisfaction d'avoir assez de travail pour s'occuper les mains à longueur de journée. Mais les années furent difficiles, Aalya était instable, taciturne, en mal d'étoiles et voie lactée. La majorité de sa clientèle préférait avoir affaire à T plutôt que d'échanger avec cette énergie vive en crise. Bourrée de frustrations, Aalya éconduit sans ménagement un client sans même poser une oreille attentive à sa proposition. Erreur qu'elle mit quelque temps à identifier comme tel, assimilant après coup que l'individu avait peut-être l'idée qu'il lui manquait: un poste dans l'espace. Pirate de l'espace, mécanicienne de la Galaxie, retrouver le vide sans pour autant se retrouver aux commandes. Le compromis était peut-être cette solution qui lui permettrait de retrouver un équilibre, forte de cette idée lorsque l'individu revint elle lui offrit son attention.
► 517 ABY Cela fait à présent cinq années qu'Eskol a rejoint l'Exodus et s'efforce de le faire ronronner comme un chaton malgré ses activités parfois musclé. T à ses côtés, elle ordonne et soigne la forteresse principale des pirates aux aspirations lumineuses ainsi que la flottille qui y réside. Sa veille est implacable et vient à bout des ennuis techniques et des réparations qu'une telle vie entraîne. Tout d'abord indifférente aux activités des troupes de ces lieux, Aalya a depuis longtemps témoignée quelques traces d'assentiments, jaugeant qu'elle aurait pu tomber sur des crapules bien moins intentionnées dans cet espace qu'elle avait donc retrouvé. Pour la première fois depuis qu'elle a renoncé à reprendre les commandes d'un vaisseau la demoiselle se sent à une place satisfaisante. Le nez dans les mécanismes, les pieds dans le vide de la Galaxie, au cœur d'une machinerie assez grosse pour s'y fondre et qui produisait des activités auxquelles elle pouvait adhérer, Aalya a trouvé un équilibre et une sérénité d'esprit appréciable qui lui ferait presque croire que cette prétendue âme paternelle a délaissé ses desseins à son encontre.